Sommaire
ToggleLa promesse initiale de la transformation digitale est : moins de papier, moins de déplacements physiques, une efficacité accrue. Sur le papier, le numérique semblait être le meilleur allié de l’écologie. Pourtant, la réalité est plus nuancée, voire paradoxale. Si la dématérialisation permet d’optimiser certains processus, elle s’accompagne d’une infrastructure physique colossale et énergivore. En 2025, alors que la RSE est au cœur des stratégies, une question se pose pour tout dirigeant : comment poursuivre sa transformation digitale sans alourdir son bilan carbone ? La réponse réside dans la sobriété numérique.
Quels sont les impacts environnementaux de la digitalisation ?
L’impact du numérique se décompose en trois grandes sources : la fabrication des équipements, les infrastructures réseau et les centres de données (datacenters). On pourrait croire que nos usages quotidiens pèsent le plus, mais ce sont surtout la fabrication et le stockage des données qui font la différence.
L’empreinte carbone en chiffres : d’où viennent réellement les émissions du numérique ?
L’empreinte carbone globale du secteur numérique est considérable, rivalisant avec celle de secteurs majeurs comme le transport. Ce qui est le plus frappant, c’est la répartition de cet impact :
- La fabrication des terminaux (ordinateurs, smartphones, écrans) : Elle représente à elle seule près de la moitié de l’impact carbone. L’extraction des 70 matériaux différents (dont 50 métaux rares) nécessaires à la fabrication d’un smartphone, par exemple, mobilise des quantités colossales de ressources et d’énergie.
- Les centres de données (datacenters) : Ils sont désormais responsables d’environ moins de la moitié de l’empreinte carbone du secteur, un chiffre en forte hausse, notamment en raison du stockage croissant de données et de l’essor des IA génératives.
- Les réseaux : Le transport des données compte le moins.
Le constat est clair : le problème majeur n’est pas tant la consommation électrique de nos équipements en phase d’utilisation, mais la fabrication et le stockage massif de données. C’est là que la sobriété numérique doit intervenir.
Quelles stratégies adopter pour intégrer la sobriété numérique en entreprise ?
La sobriété numérique n’est pas un frein à la digitalisation ; c’est une méthode pour la rendre plus intelligente, plus pérenne et plus rentable. Voici les axes stratégiques pour les entreprises :
Comment prolonger la durée de vie des équipements ?
Puisque la fabrication est le principal coupable, prolonger la durée de vie des appareils est la mesure la plus efficace. C’est le moment de dire stop au cycle infernal “neuf > poubelle” !
- Réemploi et Reconditionné : Intégrer des appareils reconditionnés (ordinateurs, smartphones) dans la flotte de l’entreprise lors des renouvellements.
- Réparation et Entretien : Mettre en place des politiques d’entretien préventif et de réparation systématique plutôt que de remplacer au premier signe de panne. Pensez également à protéger physiquement les appareils (coques, housses) pour éviter les accidents qui mènent au renouvellement.
- Achat responsable : Choisir des équipements dotés d’un bon indice de réparabilité et de labels reconnus (comme TCO Certified ou EPEAT) qui garantissent une fabrication plus éco-conçue.
Comment assainir et optimiser la gestion des données ?
Le stockage est un coût environnemental direct (centres de données) et financier. Il est temps de faire le « ménage » numérique :
- Désencombrement des boîtes mail : Supprimer les emails obsolètes, surtout ceux contenant de grosses pièces jointes. Saviez-vous qu’un mail stocké un an équivaut à environ 10 g de CO₂ ? Faites le tri dans les newsletters que vous ne lisez jamais. La planète vous remercie !
- Optimisation du Cloud et des serveurs : Mettre en place des politiques d’archivage et de suppression des données “dormantes” (fichiers inactifs depuis longtemps, doublons, anciennes versions).
- Rationalisation des communications : Privilégier le partage de lien plutôt que l’envoi de pièces jointes volumineuses. Pour les visioconférences, les planifier courtes et ciblées, et si possible, désactiver la vidéo dans certains cas pour réduire la bande passante.
Comment sensibiliser et former les équipes à un usage numérique plus responsable ?
La sobriété numérique est un effort collectif. Les meilleures stratégies échoueront sans l’adhésion des collaborateurs.
- Organiser des ateliers de sensibilisation pour faire prendre conscience de l’impact des gestes quotidiens.
- Définir des chartes d’utilisation simples (gestion des emails, utilisation du Wi-Fi à la place de la 4G/5G, gestion des documents partagés).
Quels outils et solutions adopter pour un numérique plus éco-responsable ?
Heureusement, la technologie elle-même nous offre des solutions pour verdir notre IT, une approche que l’on nomme souvent le Green IT ou l’Éco-conception.
Comment éco-concevoir ses services numériques ?
L’éco-conception consiste à intégrer l’environnement dans la conception de services (sites web, applications, logiciels) dès le départ. Cela signifie créer des plateformes plus légères, moins gourmandes en énergie et plus rapides à charger.
- Code allégé : Réduire le nombre de requêtes et la taille des ressources (images, vidéos) pour diminuer la quantité de données échangées et traitées par les serveurs.
- Architecture optimisée : Utiliser des générateurs de sites statiques (pour les sites d’information) qui demandent beaucoup moins de ressources serveur qu’un CMS dynamique.
Quels outils permettent de mesurer et réduire son impact numérique ?
Il existe des outils pour objectiver l’impact et guider les actions :
- Mesure du bilan carbone du SI : Des outils comme EcoDiag ou NumEcoDiag (open source) permettent d’évaluer l’empreinte environnementale globale du système d’information de l’entreprise.
- Analyse de navigation web : Des extensions comme  permettent de visualiser l’impact en temps réel de la navigation web de vos collaborateurs.
- Référentiels : Le Référentiel Général d’Écoconception de Services Numériques (RGESN) fournit les bonnes pratiques concrètes pour développer des services plus sobres et durables.
Comment choisir un hébergeur ou un datacenter réellement responsable ?
Sélectionner des hébergeurs et des datacenters engagés fait une différence majeure. Privilégiez les fournisseurs qui :
- Utilisent des énergies renouvelables.
- Ont optimisé le refroidissement de leurs serveurs (par free cooling ou immersion) pour minimiser la consommation d’électricité.
- Sont transparents sur leur propre impact environnemental.
Vers un numérique durable
La digitalisation et la sobriété numérique ne sont pas des ennemis, mais des partenaires. Adopter une stratégie de numérique responsable, c’est choisir de digitaliser mieux, en allongeant la durée de vie de vos équipements et en rationalisant la gestion de vos données. Cette démarche n’est pas seulement écologique, elle est aussi économique et un gage de résilience pour votre entreprise. En tant que professionnels du numérique, nous avons la responsabilité de guider nos clients vers cette approche plus saine.
Chez Weodeo, nous sommes convaincus que la performance informatique ne doit pas se faire au détriment de la planète.
Prêts à transformer votre IT en un véritable levier de transition écologique ? Contactez nos experts pour auditer votre infrastructure et découvrir nos solutions durable


